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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 20:26

 

Il était une fois un ciel dont les étoiles avaient fui. Une nuée infinie de flèches disparates s'élançait dans le néant, elles semblaient vouloir aller défier les dieux. Plus bas un épais brouillard se faisait jour et les étoiles , déchues, brillaient pales et froides a travers de minces ouvertures. Une bruyante cacophonie prenait de l'ampleur au fur et a mesure que l'on descendait le long de ces tours de verres sans vie. Le brouillard se faisait de plus en plus intense, les odeurs nauséabondes et épaisses se mêlaient aux sons pour créer une bien dissonante parade. Et encore plus bas, bien plus bas, venait de s'éveiller la dernière Dryade. Désormais son royaume ne s'étendaient au dela de ses membres. Elle essaya en vain d'étirer ses racines endolories par le sommeil mais n'y parvenait pas, elle tenta de contacter ses congénères mais n'eut pour seule réponse qu' un vide assourdissant.

 

Quand elle regarda autour d'elle ce monde lui parraissait bien discordant, était ce bien la qu'elle s'était endormie ? Et ces petits etres simiesques insignifiants semblaient regner sans partage en ces lieux, leur mélodie était partout. Elle voulu échapper a ce terrible chaos en regardant le ciel mais ne put que constater que les étoiles n'étaient plus la, Elles avaient du être capturées par ces immenses pics miroitant, en effet ils paraissaient tous briller des feux du ciel. Ainsi elle était seule. Elle resta quelques jours interdite essayant de comprendre ce monde, mais tout allait si vite, il y avait en permanence ce bruit et cette agitation, tout lui paraissait insensé. Ce qui était le plus dérangeant dans cet endroit était sans nul doutes ces créatures de métal, ronflant et vitupérant en permanence, l'air lui même  broyé par ces prédateurs. De plus les primates erraient, hagards et sans vie, ne semblant même pas la remarquer, c'était comme si toute la magie, toute la poésie et toute la beauté du monde avait disparu en même temps que ses étoiles.  Depuis des millénaires les dryades conseillaient et aidaient les mortels en influençant discretement les reves. Mais l'aridité de cet univers ne laissait plus de place a l'inutile et a l'égarement. Sa mission n'avait plus de sens , il n'éxistait plus personne à guider, ce monde n'avait plus de rôle pour cette créature.

 

Le moment de son départ était arrivé, elle l'avait su au moment meme ou ses racines avaient repris vie. Pourtant il lui restait une chose a faire, elle regarda encore le ciel muet et pleura pour les étoiles, elles ne méritaient pas leur sort. Ainsi elle éssaierai dans un ultime éffort de les liberer de ces cages sans ames, quoi qu'il lui en coùte.

  Cependant les armes de notre dryade étaient  limitées, une seule chose était en son pouvoir; fleurir.

Alors elle fleurit, des années durant de toutes les tailles et de toutes les formes, elle emplit l'air de parfums et de couleurs qui resplendissaient  dans cet endroit lugubre. Les teintes chatoyantes emportaient des volutes de parfums douceureux en un tourbillon de vie. Elle ne savait pas éxactement quel effet cela aurait il bien pu avoir, mais elle continua, avec la determination afférente a son espèce. Pendant un certain temps quelques enfants curieux rirent et dansairent sur le tapis arc-en-ciel autour d'elle , il y eu meme un adulte ou deux, surement quelques déraisonnables reveurs, qui s'arreterent un instant, souriairent meme.

 

Et le temps passa. elle avait de moins en moins de fleurs. les enfants grandirent et les fous furent enfermés. ainsi la dernière dryade dans une ultime volute éthérée s'en alla.Les étoiles resterent prisonnières

Alors qu'elle fut redevenu un simple arbre le charme se rompit, les hommes purent alors se rendrent compte  de son existence,  virent enfin toutes ces fleurs et  s'envivrerent alors de tous ces parfums délicats, et ensemble sans savoir pourquoi ils pleurèrent.

 

 

 

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 00:51

 

Sa souffrance me semblait maintenant si proche, il me semblait maintenant si proche. Jamais je n'avais ressenti a quel point il était humain, ses traits trahissaient chacune de ses blessures et la vie qui l'habitait fuyait, silencieusement et lentement, mais sans aucune rémission possible. Et pourtant ce visage ne signifiait plus rien dorénavant, je ne voyais désormais plus qu'un homme seul, agonisant et triste, si triste. La courbure de son cou laissait entrevoir des veines à peine esquissées, comme autant de marbrures dans une roche fragile et sèche. Ses bras largement ouverts tels deux grandes ailes rachitiques faisaient l'effet d'un bien pitoyable pantin, ses jambes frêles et minces, semblables à de chimériques liens entre le ciel et la terre paraissaient ne jamais pouvoir porter un seul homme. Et pourtant, ceint de la couronne d'épine comme d'autres supportent le poids de terribles erreurs il avait guidé toute ma vie, et celles de tant d'autres.....

 

Mes doigts couraient le long du câble téléphonique autour de mon cou, je souriais tristement en repensant à toutes mes mises en garde et tous mes sermons. Ma vie avait définitivement perdu de son sens, il existait des choses, au delà des espaces et entre les espaces dont la simple évocation suffit à me faire défaillir. Ce soir mettra un terme à cette folie, et tout ce qui aurait du rester dans l'ombre retournera dans le néant primordial, d'ou , je l'espère, rien ni personne ne viendra l'en extraire à nouveau.......

 

Le père Legrand venait de nous quitter et ainsi j'obtenais un premier poste dans une petite bourgade  «St Irénée-sur-Rhône  ». Une partie de moi était soulagée de ne pas avoir de paroisse citadine, mais j'en ressentais une certaine culpabilité, en effet a quoi bon prêcher des convertis, je me faisais une certaine idée de mon rôle dans la sainte église catholique.

Les diatribes avec le père Nostrand n'en finissaient plus, je percevais assez mal les motivations des catholiques à ne pas vouloir faire connaître la félicité au plus grand nombre, comme si ce bonheur ne devait être reservé qu'aux seuls élus. je considérais que la béatitude devait être universelle, c'est un tel sentiment de plénitude et d'accomplissement que les plus grands bonheurs profanes ne sauraient être que le bruissement des feuilles dans une tempête.. Malgré tout je partais le cœur léger, servir paisiblement me permettrait d'étudier plus amplement la théologie, et pour ça j'avais besoin de calme.

 

C'est dans ces dispositions que j'embarquais dans un TER a la gare de Lyon-Perrache pour un périple de 8h. Le voyage fut assez chaotique et dura près de deux heures supplémentaires. Alors que je sortais de la petite Gare provinciale et surannée de la bourgade de la Creuse, je fus envahi d'une étrange sensation que je ne saurais décrire, une sorte de déférence teinte de soulagement mais aussi d'appréhension. La gare donnait sur un espace vert ou régnait un ordre que l'on ose pas déranger. En effet le temps ne semblait pas être passé ici, les racines tournoyaient et ondulaient dans une danse hypnotique avec une pelouse clairsemée et disparate. Les arbres s'épanouissaient sauvagement et parraissaient dotés d'une volonté propre, partout la main mise de l'homme était plus diffuse que dans nul autre endroit que j'eusse visité.

La rue principale était constellée de nids de poules, et à divers endroits des pousses triomphaient d'un bitume terne et inégalement réparti.Le ciel lui même, du haut de sa quiétude, sculptait des nuages baroques ou blancs et noirs se juxtaposaient, s'épousaient et se repoussaient à la fois. Ils s'entrechoquaient violemment et ce silence parraissait soudain si surnaturel.Jamais je n'avais vécu ce chaos de cette manière, peut-être n'avais je jamais pris le temps de me laisser impregner par ces images....

 

« AH vous ètes le père Vérille je présume ! »

La voix forte et amicale me surprit. lorsque je me retournais, je vis un homme d'une trentaine d'années, dans un costume élégant mais avec une touche de décontraction. Avenant et souriant, ses cheuveux courts et noirs donnaient à son visage rond un air bonhomme tranchant avec son maintient et son port altier. 

"Bertand Verille, et vous ètes ? "

"Excusez mon impolitesse, Nicolas Granger, conseiller municipal et accéssoirement employé des pompes funèbres"

 

Un sourire joviale déchira son visage alors qu'il sortit une cigarette avant de m'inviter à le suivre. L'étrange sensation que j'avais eu en arrivant ne me quittait pas, bien au contraire la traversée de ce village fut assez déconcertante. Je remarquais que de nombreux animaux érraient de ci de la, et ne semblaient nullement éffrayés par notre passage. Lapins et lièvres parraissaient chez eux au milieu de ces rues chaotiques.nous marchames ce qui semblait etre une dizaine de minutes lorsque sa voix me surprit de nouveau

 

"Je sais ce que vous pensez, et non je ne sens pas le formol" dit il d'un ton proverbial.

"Ha nous y voila".

 

nous nous étions arreté devant une deumeure sobre et simple, la façade avait besoin de travaux mais elle avait un charme authentique, travailler ici sera vraiment agréable. Il ne reste plus qu'a attendre les livres que j'avais commandé au diocèse.

  Les premiers jours défilèrent dans une grande quiétude, je reçus mes ouvrages rapidement et pu ainsi me livrer à l'étude des oeuvres Apocryphes. Lors de ma première visite de l'église je découvris un batiment qui si il datait très probalement de la première moitié du 20ème siècle tachait dans son architecture un improbable mariage entre la lourdeur romane et la légéreté gothique, il en resultait un grotesque ensemble touchant par sa sincérité et son innocence. Je n'avais pas voulu aller voir l'église avant mon premier office, je voulais de l'immédiateté dans ce que j'allais dire et quoi de mieux qu'un lieu inconnu parmis mes nouvelles ouailles pour ça.

le jour de ma première messe était enfin arrivé, j'avais tout préparé dans les moindres détails, j'eus quelque peu honte de moi lorsque je m'évoquais mes désirs d'improvisation et de naturel, encore une fois j'avais reculé, encore une fois je n'avais pu échapper à ce conformisme que je conspuais pourtant de toute mon âme. Je laissais ces questions génantes et pris la direction du lieu de culte, et à ma grande surprise une petite foule m'attendait deja. A mon arrivée le bourdonnement indistinct des paroles cessa rapidement et brutalement, au moins ces gens n'étaient pas si habitué que ça à la médisance. Et ça me rassurait quelque peu.

Quand j'entrai dans l'eglise je perçu une impression d'éternité, qui dans ce lieu pourtant sacré ne parraissait pas naturel. La nef était tapissée d'oeuvres religieuses au premier abord classiques , mais dont un second examen décelait les incongruités ; les spectateurs de ce chemin de croix avaient des visages aux traits bien trop irregulier et grossiers et ce paradis semblait plus proche de l'enfer dans l'ambiance qui s'en degageait, trop de créatures blasphématoires a mes yeux l'habitaient. Et c'est avec une angoisse sourde que je commençais cette messe, mais après quelques temps comme investi de la divine béatitude je réussi a retrouver mon calme après tout il ne s'agissait que de quelques tableaux, et qui plus est d'un maitre, un certain "Jerome Bosch". Je ne sais pas comment un si petit village a pu payer de telles oeuvres, voila une des nombreuses choses dont je devais discuter avec le maire, alors que je sortais négligemment de l'église.

 

"Mon père" m'apostropha une voix feminine douce. Je vis une jeune femme a l'orée de l'église, sa cheuvelure noire donnait l'aspect d'une crinière ondoyant au vent alors que son visage m'apparaissait sombre en contre jour, mais dont il émanait une certaine jovialité.

 

"Excusez moi de vous importuner, mais je voudrais organiser mon mariage dans cette église" dit elle d'une voix assurée,  elle s'avança et je pus voir ses traits réguliers mais charpentés dont les yeux fonçés semblaient voir a travers moi.

 

"bonjour...heu...oui a qui ai je l'honneur" ?

 

 

 

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