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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 16:55

Il existe peu d’univers aussi ambivalent que l’imaginaire du cirque, si l’on y côtoie le rire innocent on peut aussi croiser au détour d’une tente  l’exploitation de l’infirmité et le rire change alors de nature, se chargeant d’une méchanceté crasse bien enfouie sous les convenances. Pour ce second LP Vaerohn, Le seul membre du projet « Pensées Nocturnes », utilise la noirceur du spectacle pour créer un monde musical original. L’artwork du disque dispense une étrangeté dérangeante, à la mesure d’un disque riche et complexe. « Vacuum », son précédent opus avait marqué les esprits par sa richesse instrumentale, en particulier la savante utilisation des instruments classiques qui donnaient aux passages purement DSBM beaucoup plus de force.

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Cet album ne peut plus être considéré comme un disque de Black Metal, il va en effet bien plus loin que le genre. Tout d’abord instrumentalement il est encore plus riche que son prédécesseur , ajoutant de nombreux instruments a vent, et divers effets d’ambiance peu habituels dans le BM. L’ambiance justement, voici le point fort du disque, tout concours a nous immerger dans un monde de spectacles décadent, au sein d’une troupe de damnés qui , ayant enfin brisé leurs chaines, titubent de ci de la , offrant leur difformité à la vue du chaland effrayé. Les morceaux ont des structures très inhabituelles, il y a beaucoup moins de montées et bien plus de breaks ou la double pédale vous assène un coup de poignard inattendu, accompagné des hurlements si profonds et évocateurs de Vaerhon. Le disque sera clairement moins immédiat que « Vacuum » on sent un vrai travail pour lui donner une personnalité, et c’est réussi. On ressent peut être un peu moins cette ambiance jazzy pour quelque chose de plus éclectique (piano, violon, accordéon, bruit d’un coucou et diverses sons non identifiables). Sur le plan des vocaux, on note que Vaerohn est sur un registre moins aigu et monocorde. Personnellement j’ai été moins touché que sur « Vacuum » mais je pense que ceci est très difficilement explicable, on y ressent moins ce désespoir et cette douleur, ceci reste présent cependant mais d’une manière moins intense il me semble. Les riffs sont toujours aussi en accord avec le thème général, avec de nombreuses ruptures on reste rarement plus de 2 ou 3 minutes sur un motif alors que le genre nous avait habitué (dans les cas extrêmes) a tenir 20 minutes sur 3 riffs.

 

« Grotesque »  réussit vraiment ce qu’il a entreprit, c'est-à-dire une aventure musicale original bousculant un genre monolithique. Il n’est pas conseillé aux oreilles avides d’un son DSBM pur et dur qui iront se remettre sur Gris ou Sombre forets, mais si vous avez soif de découverte et que vous aimez vous perdre dans l’esthétique de la confusion alors n’hésitez pas.

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